dès la prise de contact au téléphone, le prix de la séance, ce à quoi je réponds qu'on ne peut évaluer ça comme ça, par téléphone.
Cela se décide lors du premier rendez-vous, dés que l'on a commencé à s'entendre.
En général, beaucoup savent maintenant que l'engagement dans une démarche d'ordre psychothérapeutique passe aussi par là : la personne doit en quelque sorte miser sur le travail qu'elle compte entamer. Autrement dit "il faut que ça coûte" : ce n'est pas une activité qu'on choisit à la rentrée de septembre, ce n'est pas un loisir qu'on a envie de goûter. C'est effectivement une mise sur un aboutissement à construire pierre à pierre, séance après séance. Combien je suis prêt-e à mettre ?
En même temps, cela permet de se frotter déjà au principe de réalité : qu'est-ce que je peux payer pour que cela soit viable pour mon budget, où dois-je réajuster ? sur le poste vestimentaire, les sorties, les cigarettes ? Il ne faut pas que l'argent devienne un obstacle pour le travail que je veux mener. Donc dès la 1ère rencontre avec le praticien, je dois envisager, voire réfléchir à une côte taillée le plus juste possible, tout en sachant que si des questions se posent au cours de la thérapie, si ma situation change, je peux, je dois en parler. Tout se parle dans cet espace, l'argent y compris.
Parfois en fin de cette 1ère séance, la question du tarif se règle vite, parfois il y faut plus de temps pour que tout ce qui précède soit entendu.
Comme il ne s’agit pas d’un acte médical mais d’une démarche volontaire, il n’y a pas de prise en charge par la Sécurité Sociale - seuls les psychiatres sont conventionnés -. Il n’est pas rare d’entendre que les consultations dans les services publics sont gratuites, c’est une méprise : c’est la Collectivité, les contribuables qui financent, en moyenne 100€ la consultation en 2018.
Il existe aussi quelques idées reçues sur la durée d’une psychothérapie : d’abord le praticien n’est pas un « voyant » : il ne sait pas à l’avance ce qu’est la demande du sujet, qui ne le sait pas lui même sauf dans l’après coup ; il ne connaît pas les besoins inconscients ni les attentes à court, moyen ou plus long terme. En cours de thérapie la demande (y compris inconsciente) peut varier : on doit laisser la place à cette plasticité.
« La psy » fait encore peur quoiqu’on en dise ; c’est peut-être aussi pour ça qu’on lui préfère des thérapies brèves, parfois au nom abscons : plus c’est tarabiscoté, plus on peut croire que c’est savant. Pourtant il n’y a pas de mystère : « il faut se mettre à table ». Ce qui vous encombre, vous invalide dans la vie n’est pas étranger. Vous n’allez pas changer, devenir quelqu’un d’autre : vous allez devenir ce que vous êtes, en affrontant vos symptômes, vos dysfonctionnements pour les ranger à une place plus juste pour votre économie psychique. Si la thérapie n'est pas la garantie du divorce, cela n’est pas sans effet sur vos proches, par ricochet eux aussi se questionnent, remettent en cause, réajustent pour un meilleur partenariat.